Velue, griffue, la déprime rôde… Elle hante le mois de septembre et s’apprête à bondir sur les nigauds insouciants qui rentrent de vacances… Là ! Elle est là, derrière vous ! Vite : courez !
Identifier la déprime
Sensation de vide, fatigue, tristesse, irritabilité, douleurs musculaires… Tels sont les symptômes de la déprime “post-vacances”, un mal assez banal, puisque 82,4% des français en font l’expérience un jour ou l’autre dans leur vie. Les jeunes salariés, âgés de 25 à 40 ans, semblent particulièrement vulnérables. Attention tout de même à ne pas confondre la déprime passagère avec quelque chose de plus grave !
D’abord, il y a une question de durée. Les chercheurs estiment à 21 jours le temps nécessaire à la mise en place de nouvelles habitudes. Si les symptômes de la déprime durent plus longtemps, c’est peut-être le signe d’un épuisement professionnel (ou burn-out). Et puis, il y a une question d’intensité. Si vous perdez le sommeil, ou la capacité d’apprécier les couchers de soleil, vous souffrez peut-être d’une véritable dépression, et dans ce cas, un peu d’aide pourrait être nécessaire.
Terrasser la déprime
Deux tactiques sont efficaces. La première : prolonger l’effet positif des vacances ! Vous avez fait de belles rencontres sur la plage ? Vous pourriez renouer le contact et prendre des nouvelles…Vous avez fait de belles photos ? Vous pourriez les mettre en ordre – avouez le, trop souvent, vous les abandonnez en tas dans un tiroir ou sur une carte mémoire… Vous avez commencé un roman dans le train ? N’abandonnez surtout pas cette lecture et maintenez le rythme ! Vous êtes rentré avec un esprit reposé, un regard neuf ? Il est temps de s’en servir, pour changer quelques habitudes auxquelles vous ne réfléchissiez même plus, et pourquoi pas prendre de bonnes résolutions.
Deuxième tactique : miser sur l’hygiène de vie. En effet, plus souvent qu’on ne le croit, le vague à l’âme provient d’un dérèglement du corps. Alors on se ménage, on réduit l’alcool, on se couche tôt, on mange des fruits et légumes frais (ils favorisent la bonne humeur). Pensez aussi à prévoir des “soupapes” : un petit plaisir quotidien, une séance de sport dans la semaine, une sortie entre amis…
Prévenir les déprimes à venir
Et si le meilleur antidote à la déprime post-vacances était… de prévoir immédiatement d’autres vacances ? Une étude le prouve : le simple fait d’anticiper ses vacances procure plus de plaisir que les vacances elles-même – l’effet positif durerait jusqu’à huit semaines ! On prévoit les vacances, d’accord, mais pas n’importe comment. Pour éviter la déprime, mieux vaut ne pas prendre tous ses congés d’un coup (c’est trop difficile de retourner au travail après une interruption de quatre semaines), mais plutôt les prendre de manière “fractionnée” (les vacances idéales durent dix jours). De plus, pensez à faire des “paliers de décompression” : rentrez de vacances deux jours avant la rentrée, pour se réadapter lentement à votre quotidien. Par ailleurs, ne reprenez pas le travail de manière trop brutale. Évitez les dossiers lourds et les réunion stressantes pour la première semaine. Il faut y aller petit à petit !
Et la responsabilité des entreprises, dans tout ça ?
Eric Albert est psychiatre, spécialiste du stress et consultant en entreprise. Pour lui, pas de doute : les entreprises portent une responsabilité très claire dans les déprimes automnales. En cause ? une mauvaise perception du calendrier. En effet, la plupart des managers estiment que les mois d’août et de juillet sont des mois perdus, et que le second semestre commence en septembre… Ils forcent donc leurs équipes à faire en quatre mois le travail qui devrait être fait en six ! D’autant plus qu’il faut boucler l’année, ce qui suppose de toute façon du travail supplémentaire. En résulte du stress, de l’anxiété, de la fatigue, bref.. Le cocktail idéal pour une petite déprime.
Si vous êtes manager, des outils peuvent aussi vous aider à éviter l’effet « cocotte minute ». Par exemple, les français d’Octomine proposent un baromètre social de votre entreprise, mis à jour quotidiennement en fonction des réponses que donnent vos salariés. Si le stress gagne les équipes, ou si la déprime rode, vous le saurez suffisamment tôt pour corriger le tir !
Heureusement, maintenant, nous savon que la déprime n’est pas inévitable. Alors prenons soin de nous.